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26 mars 2013

L'économie de la Bosnie (20 ième pays le plus pauvre au monde)

KM

 

La situation économique ne cesse de dégrader en Bosnie-Herzégovine. Les ménages consacrent 80% de leur budget à l’alimentation. Le niveau de vie des retraités, des ouvriers et des familles monoparentales ne cesse de chuter. Selon le site "Business Insider" , la Bosnie se classe désormais parmi les 25 pays les plus pauvres du monde.

Selon l’Ombudsman pour la protection des consommateurs en Bosnie-Herzégovine, le taux de pauvreté dans ce pays est l’un des plus élevé de la région. La Bosnie-Herzégovine occupe la vingtième place sur la liste des pays les plus pauvres du monde, un classement récemment publié par le site américain Business Insider . Le seul pays de la région qui rivalise avec la Bosnie est le Kosovo, classé neuvième. Selon ce site, les 25 premiers pays de cette liste ont « touché le fond ».

A titre de comparaison, un travailleur bosnien doit consacrer plus de 80 % de son salaire mensuel à l’alimentation, tandis qu’un travailleur de l’Union européenne n’y consacre que 15 %. En parallèle, le chômage augmente. Selon l’Agence pour l’emploi, on comptait en Bosnie-Herzégovine 554.640 chômeurs au 31 janvier 2013, soit 0,74 % de plus que le mois précédent. Dans la Fédération, le nombre de chômeurs a augmenté de 0,64 % en janvier, et de 1,11 % en Republika Srpska.

Dragan Doko, Ombudsman pour la protection des consommateurs en Bosnie-Herzégovine, souligne que le taux de pauvreté de la population bosnienne est l’un des plus importants dans la région. Il note que beaucoup de personnes n’ont pratiquement aucun revenu et que leur existence est directement menacée par la pauvreté. Ces derniers ne peuvent satisfaire leurs besoins fondamentaux comme la nourriture, le logement ou les dépenses consacrées à l’énergie.

« Les coûts de l’alimentation, du logement ou de l’énergie ont augmenté ces dernières années, et beaucoup de personnes sont incapables de s’acquitter de leurs factures. Les consommateurs qui payent régulièrement sont donc mis sous pression, puisque les fournisseurs de service justifient souvent la hausse des prix par le faible taux de recouvrement. Ces augmentations portent en fin de compte préjudice au groupe le plus vulnérable, car ces augmentations rendent ces services encore moins accessibles », explique Dragan Doko.

Une stratégie de la lutte contre la pauvreté en Bosnie-Herzégovine a été élaborée il y a plus de dix ans. A cette époque, il était prévu que la croissance du PIB se maintienne à 6% par an, que des emplois soient créés, que les investissements publics et étrangers augmentent, que la production agricole se développe, qu’une TVA soit introduite, que les déficits du budget et du commerce extérieur se stabilisent. Selon Dragan Doko, de toutes ces prévisions, seule la TVA a été introduite. « La faillite économique des consommateur et l’insécurité juridique ont entraîné une baisse du pouvoir d’achat et une diminution des revenus, ce qui a augmenté le taux de pauvreté », ajoute-t-il.

L’une des catégories les plus vulnérables sont les familles monoparentales. Selon Diana Miljatović, porte-parole de l’association Ponos de Banja Luka, plus le coût de la vie augmente, plus les demandes d’aides alimentaires déposées par des familles monoparentales sont nombreuses.

« Nous publions régulièrement des appels via Facebook, mais c’est seulement lorsqu’une histoire choque le public que nous réussissons à recevoir une quantité importante de nourriture. Malheureusement, ce n’est jamais suffisant pour aider tout le monde. Au quotidien, les membres de l’association peinent à faire face à l’augmentation des prix. Le taux de chômage parmi les gens que nous aidons est de 70 %, seuls 10 % perçoivent régulièrement une pension alimentaire. La plupart n’ont droit à aucune aide », déclare-t-elle. Hormis l’alimentation, l’électricité et le loyer sont les deux postes de dépense qui posent le plus de problèmes à couvrir.

Les retraités, dont les pensions n’ont pas augmenté depuis des années, subissent également l’augmentation du coût de la vie. Rade Rakulj, président de l’Association des retraités de Republika Srpska, affirme que leur situation continue de se détériorer.

« Le coût de la vie augmente mais les pensions stagnent. Depuis 2008, le niveau de vie des citoyens a chuté de 30 %. Les besoins culturels et sociaux des retraités ont été totalement oubliés, car cette population peut à peine assurer les dépenses de base, telles que la nourriture et le loyer. Les retraités, réputés pour être des payeurs réguliers, se retrouvent à ne plus pouvoir assumer leur loyer », souligne Rade Rakulj.

Les salaires des travailleurs de l’industrie sont parmi les plus bas du pays. « Les travailleurs de l’industrie se trouvent à la limite du seuil de pauvreté, ils sont souvent considérés comme des citoyens de seconde classe. Le coût de la vie augmente et rien ne laisse présager une amélioration. Les autorités devraient agir en augmentant les salaires ou en stoppant l’augmentation des prix », ajoute Obrad Belenzada, président de la Confédération des syndicats de Republika Srpska.

Dans ce contexte, nombreux sont ceux qui se débrouillent comme par magie pour survivre d’une paye à l’autre. Dans un pays, où pour certains, même le salaire minimum est un luxe, plus de 80% des revenus mensuels sont consacrés à l’alimentation. Il ne reste guère de place pour le plaisir et les loisirs, pourtant nécessaires à tous. Il ne reste que la grisaille lugubre du quotidien et un frigidaire vide.

 

Article Buka

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