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Ma Yougoslavie
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14 avril 2013

Le punk en Yougoslavie

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Le 4 mai 1980, le Maréchal Tito s’éteint à Ljubljana au bout de quatre long mois d’hospitalisation en soins intensifs. Pas moins de 127 pays sont représentés lors de ses fastueuses funérailles, preuve de l’aura internationale de celui qui avait dit non à Staline en 1948 avant de prendre la tête des Non-alignés aux côtés de Nasser et Nehru. Après plus de trois décennies de pouvoir sans partage, il laisse la fédération socialiste orpheline.

Au moment où la Yougoslavie perd son chef historique, le pays vit une autre révolution, musicale celle-ci, avec l’émergence du punk puis de la novi val. Tout au long des années 1980, ces deux courants musicaux vont servir de tribune à la jeunesse urbaine, bien décidée à profiter des nouveaux espaces de liberté que la mort de Tito a libérés.

Pendant ce temps, la Yougoslavie s'enfonce dans une crise sans fin. La récession conjuguée à l'affaiblissement du pouvoir central vont favoriser la résurgence des nationalismes, notamment en Serbie et en Croatie, qui aboutiront finalement à l'éclatement sanglant de la fédération en 1992.

 

Le Punk et la Novi Val

Fer de lance des Non-alignés, la Yougoslavie socialiste était ouverte aux musiques venues de l’Ouest. Une scène rock s’y est développée dès le début des années 1960 et les labels d’État ont publié les disques des Beatles, des Rolling Stones et de la plupart des grands groupes de rock. C’est dans ce contexte qu’émergent dès la fin des années 1970 le punk puis la novi val - très influencés par les groupes anglo-saxons -, d’abord en Slovénie et en Croatie, puis en Serbie.

Rapidement, les deux mouvements - liés - sortent de l’underground et deviennent même les styles préférés de la jeunesse urbaine. Dans le monde rural, on affectionne plutôt les musiques traditionnelles, et cela reste le cas encore aujourd'hui. Des courants artistiques à l’humour corrosif émergent en parallèle : Novi Primitivizam à Sarajevo ou Neue Slowenische Kunst à Ljubljana. Ils brocardent vertement les travers de la société yougoslave.

Quand le nationalisme ressurgit violemment à partir du milieu des années 1980, la grande majorité des musiciens rock se rangent derrière la fraternité et l'unité yougoslaves. De même, quand la guerre commence en Slovénie puis en Croatie à l'été 1991, ils sont à l'origine de nombreuses initiatives antiguerres. Ironie de l'histoire, le turbofolk - musique folklorique dopée aux synthétiseurs et boîte à rythme - explose pendant les conflits. Le nationalisme n'a pas seulement eu raison de la Yougoslavie, il a aussi tué le rock yougoslave...

Pour en savoir plus :

YU Rock - A brief history
Novi talas – New Wave and (Post-)Punk in Former Yugoslavia

 

Sur la Colone de gauche, ou en cliquant le lien entre parenthèse qui suit (Yougoslavie le punk avant la tempête),  une émission à écouter sur France Culture avec Avec Yves Tomic, historien, cofondateur de la revue Balkanologie et du site Rock the Balkans

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