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26 avril 2013

Nikolić demande pardon pour Srebrenica

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Massacre de Srebrenica: le président serbe Nikolic s’excuse «à genoux»

Le président serbe Tomislav Nikolic, qui avait provoqué une vive émotion en juin dernier en niant le génocide de Srebrenica, a, contre toute attente, fait volte-face en s’excusant «à genoux» pour ce massacre commis par les forces serbes en juillet 1995, mais en évitant le terme de «génocide».

«Je m’agenouille et demande que la Serbie soit pardonnée pour le crime commis à Srebrenica», a déclaré M. Nikolic, selon les extraits d’une interview accordée à la télévision nationale bosnienne (BHT) qui sera diffusée le 7 mai.

«Je m’excuse pour les crimes qui ont été commis au nom de notre État et de notre peuple par un quelconque individu issu de notre peuple», a-t-il poursuivi.

M. Nikolic, un nationaliste populiste, ancien allié du défunt président serbe Slobodan Milosevic à l’époque des guerres qui ont accompagné le démantèlement sanglant de l’ex-Yougoslavie et qui a adopté récemment un discours beaucoup plus pro-européen, avait provoqué en juin 2012 une vive émotion en Bosnie et dans les pays Occidentaux en déclarant au lendemain de son investiture, qu'«il n’y a pas eu de génocide à Srebrenica».

Dans l’interview à la BHT, le dirigeant serbe est sur le point de prononcer le mot «génocide» lorsqu’il présente ses excuses, avant de s’interrompre et de modifier ses propos pour rester sur le terme de «crime».

Les extraits de cet entretien ont été diffusés jeudi sur YouTube (http://www.youtube.com/watch?v=9c-iF9Li8tY) et les propos de M. Nikolic ont été confirmés à l’AFP par une source de la présidence serbe.

Les déclarations de M. Nikolic interviennent une semaine à peine après la conclusion d’un accord «historique» de normalisation des relations de la Serbie avec le Kosovo qui a ouvert de la voie de la poursuite du rapprochement de Belgrade à l’Union européenne.

Belgrade espère vivement que les chefs d’Etat et de gouvernement européens décideront lors d’un sommet fin juin d’accorder une date pour l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE.

Belgrade a souhaité par ces déclarations «écarter un obstacle potentiel à l’obtention d’une date pour les négociations d’adhésion», a estimé l’analyste politique Djordje Vukadinovic, cité par l’agence Beta.

Le ministre kosovar des Affaires étrangères Enver Hoxhaj a, pour sa part, salué les déclarations de M. Nikolic sur son compte twitter.

«Les excuses du président serbe à la Bosnie sont importantes. Il devrait également s’excuser pour les crimes de guerre commis (...) au Kosovo», pendant le conflit (1998-99), a-t-il écrit.

En juillet 1995, vers la fin du conflit inter-communautaire de Bosnie (1992-95), les forces serbes de Bosnie ont massacré environ 8.000 hommes et adolescents musulmans à Srebrenica, la pire tuerie commise en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

La présidente de la principale association des mères de Srebrenica, Munira Subasic, a déclaré à l’AFP ne «pas être convaincue de la sincérité» des propos de M. Nikolic.

«Nous n’avons pas besoin que quelqu’un se mette à genoux pour demander pardon. Nous voulons entendre le président serbe et la Serbie prononcer le mot génocide. C’est seulement alors que nous allons croire que c’est un geste sincère», a déclaré Mme Subasic.

Quelque 5.650 victimes de ce massacre ont été exhumées de fausses communes, identifiées et enterrées à ce jour dans un centre mémorial à Potocari, une localité proche de Srebrenica.

Le membre musulman de la présidence collégiale de la Bosnie, Bakir Izetbegovic, a demandé mardi, lors d’une visite officielle à Belgrade, à son homologue serbe de «respecter les décisions» de la justice internationale qualifiant ce massacre de génocide.

Les déclarations de M. Nikolic après son investiture avaient provoqué une détérioration des fragiles relations entre les deux ex-républiques yougoslaves. M. Izetbegovic avait ainsi refusé de rencontrer le chef de l’Etat serbe lors d’une réunion que la Turquie préparait pour novembre 2012.

Boris Tadic, prédécesseur de M. Nikolic, s’était excusé auprès des familles des victimes de Srebrenica lorsqu’il s’y est rendu en 2005 pour la commémoration du massacre, tout en évitant lui aussi d’employer le terme de génocide. Il a également participé à la cérémonie en 2010.

Fin mars 2010, le Parlement serbe avait adopté une résolution condamnant le massacre de Srebrenica. Il s’agissait de la première condamnation officielle du Parlement serbe, près de 15 ans après la tuerie.

 

  1. L’extrait de l’interview de Nikolic sur YouTube

 

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